#2 – Home sweet home

Deux mois. Déjà. J’ai l’impression que cela fait à peine quelques jours depuis le dernier texte que je vous avais partagé, c’est fou. Le temps passe vite. Et en même temps, j’ai la sensation d’être ici depuis des années. Après les péripéties – si l’on peut dire – du début, je commence à trouver un équilibre, progressivement. Entre obligations et amusement, je vis des choses inédites qui me poussent toujours plus loin de ma zone de confort. Bienvenue dans une nouvelle vie (d’adulte) Sarah.

Ce qui distingue un voyage d’un déménagement à l’étranger, c’est la durée du séjour d’abord, mais aussi et surtout les obligations que cela implique. Et par obligations, je pense à toutes les démarches administratives nécessaires lorsqu’on arrive sur le territoire. Notamment, trouver où loger … Et ça, c’est loin d’être un détail. Ce qui est assez drôle quand j’y pense c’est que j’ai ramé pendant des mois pour trouver un appartement pour deux, finissant par choisir l’option du airbnb, histoire d’avoir un pied à terre tout en pouvant continuer les recherches une fois sur place… alors qu’une fois sur place, les recherches ne fut pas beaucoup plus fructueuses. Et finalement, lorsque j’ai dû trouver un endroit pour moi seule, j’ai trouvé après la première visite. Et quelle trouvaille. J’ai de la chance d’avoir un coloc fantastique et je me sens enfin vraiment chez moi. Ce n’est peut-être pas le hasard tout ça. En tout cas, c’est définitivement les rencontres qui m’ont menée là. Quand on vient d’arriver dans un nouvel endroit, c’est compliqué parce que l’on perd tous ses repères. Et je dois bien avouer que trouver des personnes qui parlent ma langue (bon, qui sont tous Français, mais je leur en veux pas) a été particulièrement réconfortant. Dans un premier temps, les groupes Facebook d’expatrié.e.s francophones dans la ville/ le pays où on déménage sont une vraie planche de salut.

Après mon accident et mes changements de vie, ça a été difficile de m’habituer à ma nouvelle routine. Routine, si je peux appeler ça comme ça; en vérité, chaque jour passé ici est différent. Sans voiture, j’ai cru que j’allais perdre toute mon autonomie, et finalement je n’ai jamais été aussi indépendante. Hormis pour le trajet jusqu’au travail que je fais avec une (super) collègue (parce que oui, je suis tombée dans une équipe géniale et je me ferai un plaisir de vous en parler un peu plus au prochain épisode), je fais tout en transports en commun ou à pied. J’ai la chance d’être en centre-ville, ce qui me place à proximité de tout. Avant je ne prenais jamais le bus ni le train alors que maintenant c’est mon quotidien. Et ça peut paraitre bête, mais je me sens grandir à travers ce genre de petits détails. Je ne suis plus la petite fille qui attend qu’on vienne la prendre par la main. J’évolue et je dois dire que je suis fière de moi. C’est l’une des raisons pour lesquelles je suis persuadée que partir à l’étranger était ce qui pouvait m’arriver de mieux. J’ai la sensation que rien n’est impossible désormais. Je ne sais pas encore ce qui m’attend mais je sais que je peux aller n’importe où et que je peux vivre des milliers de merveilleuses aventures.

Malgré tout, il y a des moments où je me sens quelque peu submergée. Où j’ai l’impression de ne pas m’arrêter, et de ne pas avoir de temps pour moi. L’impression aussi que je dois absolument être en mouvement pour ne pas me retrouver seule et trop penser. Ceci étant, si c’est quelque chose qui m’arrivait souvent en Belgique, c’est beaucoup plus rare ici. La majorité du temps, je me sens apaisée. Je me sens à ma place. Et contrairement à avant, je ne me laisse submerger que quelques instants. Je ne m’enferme plus dans cette spirale de négativité. Je ne broie pas du noir, mais j’avance. Je pense à ce « PPP » que m’aide à développer Fanny, ma première amie ici – maintenant indispensable à ma vie. Pensée Positive Perpétuelle. Je suis sur une pente ascendante, et les difficultés ne me font plus baisser les bras. Et quand bien même, mes amis seraient là pour me pousser en avant. Être entourée des bonnes personnes, c’est ce qui m’aide à devenir la meilleure version de moi. Ça peut paraitre bateau, mais je sens au fond de moi que c’est vers ça que je tends. Et ça me donne une force incroyable.

Comme je l’ai répété à plusieurs reprises, les rencontres sont une part importante de notre épanouissement, d’autant plus lors d’une expérience à l’étranger. Évidemment, même si je me sens comme à la maison avec toutes ces personnes qui m’entourent et qui parlent français, je suis à l’étranger et quel intérêt cela aurait d’être partie de la Belgique si je ne faisais aucun effort pour m’intégrer en rencontrant des locaux. Au-delà des connexions qui peuvent se faire de cercles en cercles, je dois bien avouer que les applications de rencontre sont particulièrement utiles. Surtout dans ma vie de célibataire retrouvée. Je ne m’éterniserais pas sur ce sujet, vous le savez, je le fais rarement. Ce que j’ai envie de vous partager, c’est le fait que je retrouve progressivement un équilibre entre ma vie sociale et moi. Je vous ai souvent évoqué cette impression de ne pas vivre pour moi mais pour les autres. Mais, pour paraphraser quelque peu le paragraphe précédent, je sens que je pense davantage à moi et à ce que j’ai envie de faire. Je me sens actrice de ma vie. Actrice, c’est ça. Je n’ai plus la sensation de subir quelque chose que je ne veux pas. Je ne ressens plus ces doutes incessants sur ce qui est bon ou pas pour moi. Et surtout, je ne suis plus dans l’attente de quelque chose qui semble ne pas arriver. Ça faisait longtemps que je n’avais plus ressenti cette sensation. J’apprécie les moments que je vis et la vie que je mène. Je me sens libre et prête à franchir tous les obstacles. Et ça fait du bien. What’s next ?

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