Doutes et défis d’une nouvelle année

Je ne sais pas trop comment amorcer ce texte. Au moment où j’ai commencé à écrire ces mots, je me sens un peu comme une étudiante qui aurait passé son semestre à faire la fête au lieu de bosser pour ses cours et qui se retrouve totalement perdue au moment des examens. Elle aimerait penser qu’elle va réussir à gérer la situation. Mais elle ne sait pas comment. Comme si elle se retrouvait face à une immense montagne et que le  sommet lui paraissait si loin. Inatteignable même. Voilà où j’en suis. Au cœur de cette double métaphore.

*  *  *

Je relis rarement mes anciens articles. Certainement parce qu’ils recouvrent chacun une réalité propre à des moments singuliers de ma vie. Et je ne ressens pas nécessairement l’envie de m’y replonger.  Mais avant d’écrire ces mots, j’ai ouvert mon dernier texte. Je me souvenais vaguement du propos. Je parlais d’un amour qui s’était évaporé de mon esprit. D’une page qui se tournait. Jamais, à ce moment, j’aurais pu imaginer que ce qui n’était plus puisse l’être à nouveau. Et pourtant. Un nouveau chapitre s’est ouvert. Je ne sais pas de quoi sera faite cette histoire, je sais juste qu’elle est arrivée au bon moment. Cette année passée à vivre pour moi (ou presque), à apprendre chaque jour à être la meilleure version de moi-même, ça m’a apporté tellement. J’ai évolué, indéniablement. J’ai lâché prise, et je me suis laissée vivre. Et quelle vie j’ai vécu… 2022 a marqué une étape importante de mon chemin de vie, et je m’en sens tellement reconnaissante. Mais chaque médaille a son revers.

Les démons

Je continue de lutter contre mes démons. Le besoin de reconnaissance, le manque de confiance en soi, la comparaison avec les autres, l’impression de ne jamais être à la hauteur. Certes, ils ne viennent plus me voir aussi souvent, aussi longtemps qu’avant. Mais ils sont toujours là, dans un coin de ma tête. Et je pense que le fait d’aimer quelqu’un me fait me sentir plus vulnérable. Parce que c’est dur de se sentir « assez ». J’aimerais être au top. A 100%. A chaque fois. Mais c’est un fantasme amer de croire que la perfection est possible. Non, je ne suis pas toujours à mon maximum. J’ai des hauts, des bas. Je suis humaine. Et c’est dur d’accepter de ne pas être parfaite aux yeux des autres, de l’autre. Je m’en veux de ressentir ça. Je n’en ai pas envie. Et je sais que ce n’est pas juste. Mais comment faire taire cette petite voix ? Et comment faire pour me concentrer sur moi et sur ce que je suis capable d’accomplir ?

Les remises en question

Cette fin d’année, je le sais, a été marquée, par la remise en question. Je me sentais un peu perdue. Telle l’étudiante que je décrivais au début de ce texte. Je suis à un moment de ma vie, peut-être indissociable de cette période de bonnes résolutions, où je me pose mille questions sur mon avenir. J’ai envie d’avancer, j’ai besoin d’avancer. C’est peut-être bien ça mon problème. Ce besoin de faire toujours plus, de vivre toujours plus. J’ai du mal à profiter de l’instant présent. J’ai réussi à le faire souvent l’année passée et ça m’a plutôt bien réussi. J’ai vécu des moments incroyables. Mais il y a toujours un moment où mon lâcher prise a ses limites. Je me mets à culpabiliser. Il faut – telle une injonction que je m’impose – que je fasse plus. Que je fasse tout. C’est mon obsession. Même si je sais que ce n’est pas possible. Je sais que je dois être plus indulgente avec moi-même. Arrêter de me mettre autant de pression. Arrêter de me comparer aux gens qui m’entourent en me disant que je ne fais pas aussi bien. Je ne me laisse pas vraiment le droit à l’erreur. J’attends tellement de moi-même. Et je finis par couler. Parce que c’est trop.

Les défis

2022 s’est terminé sur ma nouvelle vie à Munich, avec ces nouveaux sentiments et ce besoin permanent de plus. Je me pose tellement de questions. Cette année écoulée, j’ai appris à accepter le fait de ne pas savoir, d’avancer vers l’inconnu, le cœur confiant malgré tout. Mais je sens que cet équilibre est instable. J’entre dans cette nouvelle année avec la peur de ne pas y arriver. De ne pas réussir à trouver ce pour quoi je suis faite. Mais le voilà mon défi pour 2023. Apprendre à être plus cool avec moi-même. Me fixer des petits objectifs réalisables et concrets qui me feront me sentir bien. J’ai consacré beaucoup de temps à mes interactions avec les autres en 2022. J’ai fait la fête, j’ai rencontré du monde, j’ai caressé les excès. Je ne dis pas que j’arrêterai tout en 2023. Je veux continuer à m’amuser, à voyager, à découvrir et à partager. Mais en me consacrant plus du temps. En écoutant mes envies et mes besoins. Prendre soin de moi, faire des choses qui m’apportent du plaisir, et du sens aussi, et puis m’épanouir professionnellement. J’arrive en 2023 avec l’esprit rempli de doutes.  Je vais devoir prendre sur moi, lâcher prise et aussi me bouger les fesses. Ça va être dur. Et certainement éprouvant émotionnellement. Mais je vous promets de croire en moi. J’ai déjà commencé 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *