Chronique de saison

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Pénétrer à l’intérieur d’un centre commercial pendant le mois de décembre… Une opération kamikaze, vraiment. Déjà de base, les néons, les gens, le bruit forment un cocktail qui me donnent envie de me casser en courant. Mais alors ces derniers jours, on multiplie tout ça par 1000. L’enfer. C’est Noël. Pour tout vous dire, j’ai la sensation d’être coincée dans un tourbillon d’émotions paradoxales. D’un côté, je me noie dans la magie de la saison, émerveillée par Noël et ses lumières, ses chants et ses films niais ; de l’autre, je suis excédée par la frénésie qui s’empare des gens, mûs – plus encore que d’habitude – par leur propension à faire exactement ce qu’on attend d’eux.

Je me rends compte que plus j’avance, plus la capacité des masses à se complaire dans la conformité m’insupporte. Tous ces gens qui se bousculent pour acheter, encore et encore, cadeaux, bouffe, alcool, vêtements… Consommer, toujours plus. Être écolo ? Faire attention à ses dépenses ? Être un.e consommateur.rice conscient.e ? Bah ! On y pensera plus tard, après les fêtes. Ou pas d’ailleurs. Hypocrisie, apathie ou bêtise, peu importe, ça me répugne. Moi je voulais juste faire un tour à l’abri de la pluie et du vent, zéro rapport avec les fêtes. Et je me farcis un troupeau de moutons pressés de subir leur sort. Et je sais que je devrais être plus tolérante. Je sais que je ne peux pas transformer en un coup de baguette magique des habitudes ancrées dans la vie de la plupart des gens. Et puis, je ne peux pas les blâmer (je le fais ok mais bon je veux dire dans l’absolu) : être dans un processus global de conscientisation qui nous dévie de notre mode « pilote automatique » et nous oblige à nous remettre perpétuellement en question, ça demande une grande force d’esprit. Et c’est pas facile.

Mais quand même, qu’est-ce qu’on n’entend pas dans les files, seigneur. Entre la vacuité des commentaires de comptoir, et le sexisme/racisme ordinaire, on est servi.e.s y a pas à dire. Et moi, je laisse plus rien passer. Une vraie empêcheuse de tourner en rond. En fait, j’ai juste envie d’être en cohérence avec mes principes et mes valeurs. Je peux juste pas m’empêcher de relever les choses qui renforcent les systèmes de domination – qu’ils soient liés au racisme, au patriarcat, au capitalisme ou au spécisme – contre lesquels je suis en lutte. Banaliser des comportements/propos/idées finit par les invisibiliser, et du coup, pourquoi on s’en offusquerait ? Pourquoi les remettre en question ? « C’est normal, on a toujours fait comme ça » ou « Y a pas des choses plus importantes dans la vie ?« . Beh non. Parce que je sais bien trop que le diable se cache dans les détails. Donc, c’est pas demain la veille que j’arrêterai de me plaindre quand je vois qu’on associe les filles au rose et les garçons au bleu (oui je vais le placer dans chacun de mes textes, je me dis que ça finira bien par rentrer quelque part).

Je ne fête pas spécialement Noël, je vous en avais déjà parlé. Ou plutôt disons que, comme le faisaient les cultures celtes, germaniques et romaines, je célèbre le solstice d’hiver, et par là même le retour de la lumière, le renouveau, la renaissance. J’aime infiniment l’atmosphère qui y est associée. La chaleur qui s’en dégage – ce qui peut sembler paradoxal vu le froid de la saison. Mais justement… Les moments partagés, les retrouvailles, les plaisirs simples… Une parenthèse éphémère qui me rassure. La magie, dans son plus simple appareil. Pour moi, pas besoin de dîners de Noël sur mon 31 à bouffer jusqu’à ce que mon estomac me haïsse, ni de tour de cadeaux sous mon sapin, pour me sentir comblée. Jouer à Trivial Poursuit au coin du feu, décorer des petits sablés typiques de la saison, me poser devant The Witcher avec un bon chocolat chaud aromatisé à la cannelle… Se créer des traditions personnelles et savourer ces petits bonheurs. Voilà ce que j’aime.

2020 est proche et cette année, je souhaite continuer à ME réaliser. Avancer vers la meilleure version de moi-même. Continuer à être curieuse et à me remettre en question. Apprendre et découvrir, toujours plus. Rencontrer des personnes aussi intéressantes que celles qui ont jalonné mon année 2019. Plus prosaïquement peut-être, la santé. Rien ne vaut sans elle, j’en sais quelque chose. Pour le reste, je compte sur l’Univers, et sur moi-même.

Ps : je voulais aussi demander qu’en 2020 je puisse avoir plus d’alternatives végétales sympas et réfléchies quand je vais quelque part … mais bon faut que je reste réaliste ahahahahahaha (je rigole mais c’est une vraie requête, j’en ai marreeeee)

De tout cœur, passez une merveilleuse fin d’année, dans la joie, l’amour et le partage, et surtout que l’année qui suive soit encore plus belle. Bisous.

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