Complainte d’automne

* * *

Hier soir j’ai enfilé un gros pull. Et des chaussettes. Je dis hier soir, mais je crois que ça fait un peu plus longtemps. J’ai froid. Je me prépare trois tisanes par jour. Beh ça, y a pas à dire, on y est hein. Aux portes de l’automne. Pour pas dire de l’hiver. Je me préparais déjà des boissons chaudes en été parce que je suis bizarre ok. Mais là c’est pas pareil, j’ai besoin de me réchauffer. Je vous ai dit que j’avais dû remettre un gros pull ?

Entendons-nous bien : je ne vais pas prétendre que l’automne me met de mauvaise humeur, je l’ai pas attendu pour ça. Moi, meuf soupe au lait et lunatique comme pas deux, réalisant la prouesse de passer de l’euphorie la plus grande à l’envie de faire un croche-pied à tous les gens que je vois (la représentation de mes envies de violence restera relative dans ce texte oui). La déprime automnale arrive à tout moment, elle en a rien à foutre des saisons. C’est vrai qu’elle reste pas longtemps chez moi, mais souvent elle revient quand je ne l’attends pas. Elle a zéro respect pour moi la canaille. Mais pour qui en a-t-elle ?

J’avais lu un truc à propos du fait de se plaindre. Que ça prolongerait l’espérance de vie. Donc moi je pars sur une vie de 200 piges ok, bon. Après, on nous dit aussi que c’est important de rester positifs, de voir la vie du bon côté, et tout le tintouin… J’écris volontiers là-dessus donc je vais pas trop la ramener (les cordonniers sont les plus mal chaussés comme dit l’expression plus trop utilisée depuis 40 ans… Certes je dois être bipolaire, mais je suis vraiment positive quand j’ai mes périodes d’euphorie, celles dont je vous parlais plus haut).

Enfin du coup, comment savoir ce qu’on doit penser, je vous le demande ?

Moi je m’en fous, je fais ce que je veux de toute façon. Je continuerai à me plaindre quand j’en ai envie. Mais à côté je fais des efforts, je vous assure. J’essaie de voir le verre à moitié plein. Le pouvoir de l’esprit tout ça. Je crois que le plus important c’est de ne pas ressasser les choses négatives. On les sort une bonne fois pour toutes, histoire de pas nourrir une frustration putride et mortifère en nous, puis on passe à autre chose. Et on veille bien à le faire seul.e ou en présence de gens compréhensifs pour éviter de s’en ramasser une après avoir passé 1h35 à se plaindre que rien ne va dans notre vie. Prudence est mère de sûreté.

Alors voilà, moi c’est ce que j’avais envie de faire aujourd’hui. Vous écrire que j’ai froid, que je dois supporter un insupportable reflux gastro-œsophagien depuis des jours, que je suis agacée par 99,99% des choses que je vois autour de moi et que j’ai pas envie de faire quoi que ce soit si ce n’est regarder Poldark sur Netflix (et des documentaires historiques, et aussi un peu écrire vu que c’est ce que je suis en train de faire à l’instant).

Plainte n’est pas pessimisme. Pas forcément en tout cas. J’ai juste besoin de vider mon esprit de cette négativité, la déposer ailleurs, ici. M’en décharger et repartir de plus belle. Demain est un autre jour comme on dit. Bon, si pas demain, après-demain, on va pas chipoter. Restons positifs hein.

One thought on “Complainte d’automne

  1. Effectivement on ressent qu’il y a quelque chose de différent à travers ta manière d’écrire ce ressenti, c’est plus « cru » comme style d’écriture que tes textes précédents. Dû à ta bipolarité? Je ne pense pas, plus dû à la petite dépression « saisonnière » qui serait logique d’avoir. Les gens rentrent de vacances, c’est la reprise du travail, les écoles ouvrent à nouveaux leurs portes, les files de voitures n’en finissent plus, le stress est partout, les prochaines vacances sont loin et tout le monde a le même passe-temps (se plaindre). L’atmosphère est chargée en ondes négatives durant ce mois de Septembre. Du moins c’est ce que je ressens et remarque autour de moi.

    Je ne te contredirai pas sur le fait qu’il vaut mieux (comme tu dis) se décharger de ces mauvaises ondes et le faire une bonne fois pour ne pas leur laisser la chance de revenir car d’autres arriveront tout de même tout le long de notre vie parce que nous ne pouvons pas être en accord avec tout ce qui nous entoure et heureusement parce qu’être en accord avec tout, c’est aussi être en accord avec n’importe quoi et ce n’est certainement pas plus constructif.

    Voyons le côté positif de la chose, c’est lorsque nous sommes en désaccords que nous voulons voir un changement s’effectuer. Cela nous pousse au(x) changement(s), à évoluer et à se remettre en question pour passer au-dessus de ces nouvelles contraintes qui ne seront plus un obstacle à l’avenir.

    En attendant cette prochaine étape rétabli toi bien et continue de voir le verre à moitié plein.

    Benjamin

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