Quand vient la fin de l’été

* * *

Je vous écris ces quelques mots en écoutant du Voulzy (c’est certainement ce qui m’inspirera le titre de ce texte). A travers la fenêtre, les rayons du soleil viennent danser sur mes bras et m’aveuglent un peu, mais moins qu’au début du mois de juillet je crois. Dans un bal de lumières, ils sont devenus pâles, timides même. Ils se cachent. J’ai un peu froid, pas vous ?

Septembre. Déjà. Un mois, un mot, qui nous laisse un sentiment étrange. Il nous glisse à l’oreille, presque effrontément : « L’été est terminé ». Synonyme de rentrée. A l’école, au travail. On referme une parenthèse, douce et ensoleillée. On reprend le quotidien, la vie « normale », celle que l’on a laissée lorsque les derniers jours de juin soufflaient en nous une joie spontanée, presque enfantine.

A cette idée, une certaine mélancolie m’envahit. Entre douceur et amertume. Je prends conscience que le temps passe. Et qu’il passe vite. Une pensée qui souffle dans mon dos une vague de frissons. Bientôt, les mélodies de Noël et le froid piquant nous emmèneront vers une nouvelle année. Mais finalement, est-ce le temps qui court, ou nous qui courons après le temps ?

La mélancolie n’est pas forcément un sentiment négatif. Elle n’est pas nécessairement tristesse. Elle est dans la nuance, dans l’ambiguïté des émotions. Pas uniquement réductible au spleen baudelairien, au mal de l’existence. Elle est parfois un passage à vide certes, une crise émotionnelle, quelques braises qui menacent de s’enflammer. Mais cet état d’âme ne peut-il pas être une aubaine ? L’occasion, le signe même, qu’il est temps de rêver. Rêver à de nouvelles perspectives, de nouveaux défis, de nouveaux idéaux.

Les fins sont irrémédiablement teintées de cette mélancolie. Précisément parce qu’elles nous poussent vers de nouveaux commencements. Septembre ne fait pas exception. S’il sonne comme un retour à ce que nous étions avant – avant les vacances, avant l’été, avant le tendre répit – n’est-il pas plutôt un moment pour se redécouvrir, se réinventer ? Et si cette douce mélancolie pouvait, en fait, nous pousser vers d’autres horizons ?

Je vous laisse méditer sur ces mots, avant de m’en aller paisiblement dans le sud de la France prolonger pour quelques jours l’été, et postposer la douce mélancolie. Et puis revenir, pour me jeter à corps perdu, mais l’esprit ouvert, vers de nouvelles aventures.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *